mercredi 28 mars 2007

Le Secret Du Bonheur

Il était une fois un homme qui voulait connaître le secret du bonheur. Or, à l’autre bout de son pays vivait un sage qui, disait-on, connaissait tous les secrets du monde. L’homme décide alors de se rendre auprès de ce sage.
Il va chercher son âne et se prépare pour un long voyage.
Après deux semaines de marche à travers le pays, il arrive enfin devant la demeure du sage. Mais il n’est pas le seul à vouloir s’entretenir avec le saint homme. Il lui faut attendre son tour. Il dresse alors sa tente devant la propriété du grand maître. Deux autres semaines passent avant qu’il ne soit enfin reçu par le grand sage.
« - Alors, lui demande celui-ci, que me vaux l’honneur de ta visite ?
« - Grand Maître, j’aimerais connaître le secret du bonheur.
« - C’est une question très difficile. Il faut que je réfléchisse. Pendant ce temps, prend cette cuillère pleine d’huile, fait le tour des jardins et reviens me voir. Mais attention ! Tu ne dois pas en perdre une goutte. »
Et notre homme s’en va faire le tour des jardins avec sa cuillère.
De retour devant le sage, celui-ci lui demande :
« - Alors, comment as-tu trouvé mes jardins ?
« - Je ne sais pas grand maître, je surveillais l’huile dans la cuillère.
« - Bon, retourne visiter les jardins et dis-moi ce que tu en penses. »
Notre homme repart donc visiter les jardins. Et là, il est ébloui par ce qu’il voit. Jamais de sa vie, il ne se trouva devant une telle magnificence : les massifs de fleurs rayonnent au soleil et embaument l’air de parfums délicats, des sièges judicieusement placés sous des ombrages laissent au promeneur le loisir de se reposer dans une douce fraîcheur, au détour des allées aménagées avec harmonie, des fontaines mêlent leur chant à celui des oiseaux multicolores qui batifolent dans les arbustes. Tout est agencé pour le plaisir des sens.
À son retour auprès du saint homme, il ne tarit pas d’éloge sur la beauté de ses jardins. Au bout d’un moment, le sage l’interrompt :
« - Mais, il n’y a plus d’huile dans la cuillère ! »
L’homme, penaud, regarde le couvert qu’il ne tient plus que négligemment entre deux doigts et qu’il avait complètement oublié.
« - C’est-à-dire, bafouille-t-il, que j’étais tellement absorbé dans la contemplation des jardins…

Le sage reprend :
« - Tu connais maintenant le secret du bonheur : jouir de la beauté des jardins sans perdre une goutte d’huile. »



D’après un conte oriental.

dimanche 18 mars 2007

Y En A Qui Bougent Encore


On dit qu’une motivation inconsciente du massacre des indiens d’Amérique du nord fut qu’en arrivant, les colons découvrirent un peuple qui n’avait rien, qui ne foutait rien, en dehors de ce qui était nécessaire à sa subsistance, et qui pourtant était heureux. Alors plutôt que de se remettre en question, que de se dire que, peut être, ils avaient fait fausse route dans leur vie de labeur et de plaintes continuels et qu’il devait y avoir moyen de moyenner, les colons préférèrent exterminer ces gens qui mettaient leur vision du monde en porte-à-faux.

samedi 10 mars 2007

Tu Crois ?

Lorsqu’on parle de Dieu, il y a ceux qui y croient, et ceux qui n’y croient pas. Et souvent, ceux qui n’y croient pas argumentent en disant que Dieu n’existe pas, et donc qu’on ne peut pas croire à quelque chose qui n’existe pas. C’est un peu comme le père noël, sauf que pour le père noël, on a la preuve qu’il n’existe pas puisque c’est nous-même qui achetons les cadeaux.

Mais en ce qui concerne Dieu, les choses se corsent, car si on n’a pas la preuve de son existence, on n’a pas non plus la preuve du contraire. La science, malgré son développement actuel, n’a pas réussi à répondre à la question. Et finalement, personne ne peut avoir de certitude sur ce sujet et chacun porte ses doutes en lui jusqu'à sa mort, où peut être y trouvera-t-il une réponse. Mais en attendant, il faut bien vivre et trouver des points de repère sur lesquels appuyer nos actions. Car en fait, la question de l’existence de Dieu soulève celles de comment et pourquoi vivre. L’être humain ne peut se contenter de son programme génétique de base qui consiste, comme pour la plupart des animaux, à croître et se multiplier.
Parce qu’il a une conscience, l’homme se pose des questions. Il se demande ce qu’il fout là, comment il est arrivé là, pourquoi il est là, et surtout, il se demande pourquoi il meurt et ce qui se passe à ce moment-là. Et toutes ces questions l’angoissent. Alors il invente des mythes pour se rassurer. Il soulève des hypothèses. Et quand un mythe réussi à convaincre plein de gens, il devient une religion.
C’est à ce moment-là qu’on sort du cadre de la spiritualité pour entrer dans celui de la sociologie. Les paroles du ou des dieux deviennent des lois qui s’appliquent au comportement des hommes. Par la même occasion, certains utilisent alors les religions comme outil de domination de leurs semblables. Et bien souvent, ceux qui rejètent Dieu rejètent en fait la domination exercée par les religions sur les peuples.
Cette domination est à l’origine de la confusion qui règne aujourd’hui dans les esprits, car, pour qu’elle puisse fonctionner, il était nécessaire que les gens croient au mythe de la religion dont ils dépendaient et qu’ils la considèrent comme parole d’évangile, c’est le cas de le dire. Bien sûr, ceux qui émettaient des doutes, ou qui voyaient les choses autrement, se trouvaient écartés de la vie commune de façon plus ou moins sympathique, en général, plutôt moins. Il reste alors une rancœur dans le cœur de certaines personnes à l’encontre des religions, et par association d’esprit, à l’encontre de Dieu. On préfère alors nier son existence que de subir la toute puissance des religions.
Mais si on fait ça, on prend le risque de rejeter par là même toute spiritualité et de se retrouver alors esclave d’une programmation génétique qui nous oblige à vivre sans but. On serait donc coincé ?
Pas forcément. On peut se raccrocher aux branches. Car s’il y a une chose dont on peut être sûr, c’est celle de l’unité de la création, en tout cas à l’échelle de la planète. Les alarmes répétées des écologistes et des scientifiques en sont des preuves suffisantes. Et ça, ça sous-entend que tout est lié. Mais, si tout est lié, alors notre comportement a des conséquences sur ce qui nous entoure, sur la totalité de ce qui nous entoure, pas seulement sur le mettre cube à proximité. De plus, et surtout, nous avons conscience de ces conséquences. Nous savons ce que nous faisons. Nous en sommes donc responsables.
Dans Au Commencement... Dieu !!!, j’explique que le dieu unique propre aux religions monothéistes qui nous entourent exprime, entre autres, une unité de création. Déjà, on sort de la question de l’existence de Dieu, pour entrer dans celle de ce qu’il symbolise. D’un point de vue général, il symbolise tout ce que l’on ne comprend pas.
Mais parmi tout ce qu’il symbolise, on a au moins compris que l’unité de la création définissait la terre comme un ensemble cohérent. Et la terre est un domaine sur lequel nous pouvons agir. Alors d’un coup, ça va mieux, parce que si Dieu est toujours aussi abstrait, que la mort reste un mystère et qu’on ne sait toujours pas vraiment d’où l’on vient, au moins, on a une hypothèse de départ sur ce qu’on fout là : entretenir et soigner le monde, puisque, apparemment, nous sommes la seule espèce à pouvoir le faire, et qu’on en a besoin pour vivre.
Et puis, ce qu’il y a de bien dans cette façon de prendre les choses, c’est que ça peut mettre tout le monde d’accord. Ceux qui croient en Dieu n’ont qu’à se référer à la Genèse : lorsque Dieu chasse l’homme et la femme du jardin d’Eden, n’est-ce pas pour les mettre au défi de refaire un jardin de type Eden de la terre où il les a mis, du genre « ah ouais, tu veux jouer au grand, alors montres moi de quoi tu es capable » ?
Quant à ceux qui ne croient pas en Dieu, c’est encore plus simple, puisque la terre est l’endroit où l’homme vit, autant la rendre la plus agréable possible.
Un autre avantage de cette vision des choses est que sa réalisation nécessite une vision globale de la planète, avec toutes ses implications et ses interactions. Cela nous obligerait à prendre du recul sur les évènements, à ne plus seulement considérer son petit nombril, sa propre sphère personnelle, son segment professionnel à soi et à nous impliquer ensemble dans cette unité de création. Il est alors vraisemblable que l’homme change de logique de vie, brise les chaînes auxquelles il s’est lui-même entravé, et qu’enfin, il se sente libre et heureux. Et finalement, n’est-ce pas là le sens de la vie, que Dieu existe ou pas ?

vendredi 2 mars 2007

Vague


Lors du tsunami du 26 décembre 2004, on a constaté qu'aucun animal n'était mort. Cela sous-entend que les animaux avaient senti le danger et c'étaient éloignés de la zone.
En revanche, beaucoup d'être humains sont morts. Ils n'avaient pas senti le danger et ne se sont donc pas éloignés de la zone.
Pour une espèce qui se prétend supérieure au règne animal, il semblerait qu'il lui manque un élément essentiel ! A moins qu'à travers sa quête frénétique de la civilité, l'humanité a court-circuité un truc qui fallait pas ? Peut être que quand on a fait le tri entre les côtés bestiaux qu'on gardait et ceux qu'on jetait, on n'a pas choisi les bons ? Et si c'est la cas, est ce que c'est récupérable ?
En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on n'est pas en position de se la raconter.